Cinq conseils à prendre en compte avant d'écrire un court-métrage.

 

Faire effet en entrant par la petite porte.


 

Un quart des scripts que je reçois chaque année sont des courts-métrages.

Pourquoi un tel succès ?

Le court-métrage est un bon outil qui sert à se faire connaître.

Mais voilà, beaucoup s’y essayent et beaucoup échouent.

Car s’essayer au court-métrage est un exercice est bien plus difficile qu’il n’y paraît. D’abord parce que c’est un univers très compétitif. Ensuite parce qu’il faut faire avec une contrainte de taille : le temps.

Il faut qu’en 15-20 minutes (parfois moins), l’histoire soit dite, bien dite, sans incohérence, ventre mous. Il faut aussi qu’elle embarque le spectateur et, dans les meilleurs des cas, qu’elle lui délivre un message.

Soit beaucoup de choses à retenir, à véhiculer, à mettre en oeuvre.

Alors existe-t-il une recette magique pour bien écrire un scénario de court-métrage ?

Non.

Par contre, quelques règles à suivre qui permettront à vos auteurs de travailler sur des bases de qualités, oui.

Ces règles, j’ai décidé de les partager avec vous aujourd’hui. Mais pas n’importe comment. En vous parlant des critères que j’évalue lorsque j’analyse un court-métrage et qui sont les suivants :

  • L’univers du court-métrage.

  • La lisibilité du script.

  • L’émotion.

  • La longueur.

  • Les dialogues.


1. Ecrire un court-métrage : l’importance de l’univers.

Si j’accorde tant d’importance à l’univers, c’est parce que univers = identité = manière de se différencier.

Et savoir se différencier en matière de court-métrage, c’est la clé.

Mais l’univers, c’est aussi une manière de garder le spectateur avec soi. Le spectateur aime les films à ambiance. L’exemple vaut ce qu’il vaut, mais la série Desperate Housewives aurait-elle eu le même succès sans l’univers intriguant, presque de conte, qui a fait sa réputation ?

Donc un : identifiez un univers et imprégnez-en votre histoire. Des personnages, aux dialogues, en passant par les descriptions.

 

2. Ecrire un court-métrage : la lisibilité de l’histoire.

Le deuxième point auquel j’accorde de l’importance (et quelle importance), c’est : la cohérence de l’histoire.

Qu’est-ce que j’entends par cohérence de l’histoire ?

Premièrement, de savoir si l’histoire se déroule de manière fluide, structurée et si elle est cohérente. (Ai-je tout bien tout compris ? Voilà la question que je me pose).

Puis, j’identifie le sujet de l’histoire. Quel est ce sujet ? De quoi l’histoire parle-t-elle ? Est-ce un sujet à la mode ? Le sujet est-il bien traité ? Peut-il être mieux traité ?

Ensuite, j’analyse la question problématique. Y-a-t-il une question dramatique ? L’auteur a-t-il choisi la bonne ? Est-elle assez forte ? Est-elle portée par un héros identifiable, charismatique et évolutif (ou non évolutif mais par choix de l’auteur) pour lequel j’éprouve de l’empathie ?

Ce n’est qu’en dernier point que j’évalue la qualité des pivots, des climax et de la résolution finale.

Quid des sous-intrigues ? Le court-métrage peut bien sûr contenir des sous intrigues mais compte tenu du peu de temps qui imparti, je ne saurai que trop recommander de limiter les éléments. Less is more, l’auteur doit se concentrer sur l’histoire principale et le faire bien.

 

3. Ecrire un court-métrage : pourquoi l’émotion est-elle importante ?

Une fois que j’ai la certitude que l’histoire fonctionne, je me concentre sur l’émotion.

Qu’ai-je ressenti à la lecture du script ? Et surtout à l’issue du script ?

L’émotion, comme je le dis aux auteurs, est un élément clé pour plusieurs raisons :

- Elle permet d’engager le spectateur.

- Elle aide les scénaristes à mieux véhiculer leur message et à faire les bons choix pour l’histoire.

Explications :

Il arrive que les scénaristes hésitent entre plusieurs idées ou plusieurs fins. Pour les aider à faire un choix, à faire le bon choix, je les invite à réfléchir aux émotions qu’ils souhaitent faire vivre aux spectateurs, notamment en fin de film (ont-ils envie de terminer le film sur une note positive, négative ? Veulent-ils faire peur, émouvoir, faire rire ?). Puis je les encourage à choisir les ressorts, pivots, idées, qui matchent cette émotion.

 

4. Ecrire un court-métrage : la longueur.

Pourquoi la durée d’un film d’un court-métrage est-elle importante ?

Parce qu’un film trop long ou un film trop court peut tout faire capoter.

Si c’est trop court, le public pourrait ne pas tout comprendre.

Si c’est trop long, il pourrait s’ennuyer.

En analysant la longueur d’un scénario de court-métrage, je cherche toujours à savoir deux choses :

S’il faut couper : y-a-t-il des scènes, des personnages, des dialogues en trop qui ne servent pas la trame ?

Ou rajouter : l’histoire est-elle compréhensible ? Manque-t-il des informations ? Faut-il insérer des dialogues, des scènes pour clarifier certains points ?

Pour moi un film de bonne longueur, c’est un film suffisamment long qui me permette de comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire mais assez court pour éviter l’ennui.

 

5. Ecrire un court-métrage : les dialogues.

Les dialogues occupent toujours la dernière place de ma liste de critères. Non pas parce qu’ils sont moins importants mais parce que je m’assure d’abord que l’histoire tienne debout, qu’elle repose sur de bonnes fondations avant de passer aux finitions.

Si l’oeuvre est déjà bien avancée et que seuls les dialogues restent à fignoler, voilà les questions que je vais me poser :

  • Les dialogues véhiculent-ils des informations nécessaires et utiles ?

  • Les personnages parlent-ils d’une manière qui leur est propre ?

  • Peut-on faire passer l’information par l’image plutôt que par la voix ?

Il va de soit que ceci n’est qu’un échantillon des paramètres que je prends en compte lors de mes analyses. Chaque texte est différent et chaque analyse est différente. Mais je crois que vous avez là assez d’éléments pour aider vos auteurs à peaufiner leurs scripts.

6. Ecrire un court-métrage : aides, festivals, subventions.

Enfin, je ne pouvais terminer cet article sans partager quelques liens utiles avec vous, qu’il s’agisse d’évènements en rapport avec le court-métrage ou de commissions d’aide à l’écriture de court-métrage :


 
Améliorer un court-métrage.jpg
 

Rejoignez-moi sur les réseaux !